Que faire quand mon bébé pleure ?
Dans son ouvrage "Materner", avec la sincérité et la bienveillance qui la caractérisent, Sonia Krief rassure les parents et leur donne confiance en les aidant à retrouver le vrai sens du mot « materner », à savoir prendre le temps de la maternité. Pour le bonheur des bébés et celui des parents ! Ici, elle nous explique ce que nous pouvons faire quand notre bébé pleure...
Les pleurs sont une alerte que le bébé lance pour s’assurer qu’il a autour de lui les bonnes personnes pour le protéger. Bien sûr, il va aussi pleurer parce qu’il a faim ou soif, parce qu’il a mal au ventre, parce qu’il est fatigué, parce qu’il a besoin d’être changé, parce qu’il a froid… Les raisons de pleurer sont très nombreuses mais, au fond, ce dont il a toujours besoin, c’est de s’assurer que sa mère est là à ses côtés, et disponible en cas de danger. C’est une réaction animale, instinctive, aussi vieille que le monde.
Un bébé ne pleure jamais pour rien. Les pleurs sont pour lui un véritable mode de communication, le plus connu et pris en compte (mais n’oublions pas qu’il sait aussi communiquer par d’autres moyens : son regard, son corps…). Bref, un bébé ne pleure pas pour embêter ses parents, pour les manipuler : son cerveau n’est pas encore capable de faire cela ! Ses pleurs ne sont donc pas des caprices, ils constituent l’expression d’un besoin physique ou émotionnel, et demandent donc une réponse adaptée. Ne pas répondre à cette demande serait dommageable car c’est grâce à cette interaction que faites confiance aux signaux envoyés par votre bébé et lui, en retour, prend confiance en vous grâce aux réponses adaptées que vous lui offrez : le prendre dans vos bras, le rassurer, le nourrir… C’est ainsi que cette confiance va s’installer, et cela pour la vie entière, et surtout pour tous les moments de séparation que votre enfant va vivre au cours des ,prochaines années. C’est ainsi que se construit, aussi, la base de sécurité affective et émotionnelle qui permettra à votre enfant de traverser plus facilement ces différentes étapes : l’entrée à la crèche, à l’école maternelle…
De nombreuses études montrent aujourd’hui qu’un enfant qu’on laisse pleurer peut développer, plus tard dans sa vie, un manque de confiance en lui, mais aussi diverses autres pathologies neurologiques. En cause, la vague de stress qui l’envahit quand on ne répond pas à ses appels. Sur le long terme, ces pleurs sans réponse et le stress qu’ils engendrent peuvent endommager son système nerveux central, et retentir de façon négative sur son potentiel d’apprentissage et même sur sa croissance avec à la clé des troubles affectifs, des problèmes de sommeil, de l’anxiété, des dépendances, des symptômes dépressifs… Il sera également incapable de réguler de lui-même son stress.
À l’inverse, de nombreuses études ont montré l’importance d’une consolation rapide pour le développement des bébés. Dans les années 1970, les travaux de la psychologue Mary Ainsworth avaient déjà conclu que les bébés consolés rapidement par leur maman développent ensuite d’autres moyens de communication pour se faire comprendre. Plus récemment, d’autres études ont montré que les câlins stimulent la sécrétion chez les bébés de deux hormones essentielles à leur bien-être et à leur croissance : l’ocytocine, qui est l’hormone de l’attachement, et l’hormone de croissance. Les câlins favorisent le développement des capacités intellectuelles et affectives des bébés ; autant de bonnes raisons, s’il vous en fallait, de prendre le vôtre dans les bras sans culpabiliser. Le message que je souhaite vous faire comprendre en vous expliquant tout cela est encore une fois le même : votre bébé a besoin de vous, et c’est en répondant à ces besoins que vous lui donnez les bonnes bases pour démarrer dans la vie. Alors stop à l’injonction encore trop fréquente de laisser son bébé pleurer, « sinon il deviendra capricieux ».