Comment choisir le mode de garde de son enfant ?

Dans son livre "Le post-partum dure 3 ans", Anna Roy vous invite à relâcher la pression et réunit ses meilleurs conseils pour mieux vivre cette période tant au niveau psychique que physique. Ici, elle vous parle des différents modes de garde et vous donne quelques clés pour choisir celui qui vous conviendra le mieux, à vous et à votre enfant.

 

Réfléchir (sans trop) d’à priori aux modes de garde

Avant les 3 ans de l’enfant, plusieurs possibilités s’offrent aux parents en termes de modes de garde : la crèche publique, la crèche privée, la halte-garderie, l’assistante maternelle, la nounou à domicile, les solutions de garde collective, les grands-parents, un mix de tout ça, et… la garde parentale, qui reste le mode de garde le plus plébiscité, bien que les chiffres déclinent légèrement. En 2002, 70 % des enfants de moins de 3 ans étaient gardés par leurs parents, et en 2013, ils étaient 61 %.

Bref, il y a du choix, et ce choix, il faut l’étudier. Souvent, je constate que les parents entament leur réflexion avec un certain nombre d’à priori qui leur ont été transmis par la famille, les amis, les collègues. Je trouve que c’est dommage. Loin de moi l’idée d’obliger les parents à soupeser toutes les options, mais quand même un peu ; à mon sens, il ne faut exclure aucun mode de garde. Même les moins attirants sur le papier doivent être auscultés, parce que tous les modes de garde présentent leurs avantages et leurs inconvénients. Ces avantages et ces inconvénients doivent être discutés au regard du quotidien idéal et souhaité par et pour la famille, mais aussi au regard de la sécurité émotionnelle qu’ils inspirent. Il faut se sentir parfaitement à l’aise avec son choix.

On peut foncer tête baissée en crèche, par exemple, puis réaliser trois mois plus tard que l’enfant est souvent malade, jusqu’à une semaine sur trois, voire plus, et que ce n’est pas compatible avec nos vies professionnelles. Je propose de faire une liste des pour et des contre, tout simplement et sans oeillères, et de s’y prendre avec un minimum d’avance (et même dès la grossesse) pour laisser le temps à la solution idoine de mûrir, aussi parce que la durée du congé maternité est si ridicule que les parents n’ont pas cent ans pour se décider.

Je voudrais quand même revenir sur les crèches et faire mon coming out : pour moi, les crèches, c’est à éviter avant l’âge d’un an. Tant que l’enfant ne marche pas, il est tributaire des auxiliaires de soins, qui s’occupent souvent de quatre bébés à la fois, voire plus. Il ne peut pas se déplacer pour jouer ici ou là, ou même aller chercher une figure rassurante en cas de besoin. En somme, l’enfant passe des heures à attendre.

Autre chose : l’argent public ne soutient pas les crèches. Certains choix budgétaires mettent les crèches – comme les hôpitaux – dans des états de délabrement un peu trop avancés à mon goût. C’est pour cette raison que les effectifs sont réduits (mauvais salaires et mauvaises conditions de travail), et que les professionnelles qui y travaillent sont maltraitantes, comme je l’ai été en maternité. À l’heure où j’écris ces lignes, le gouvernement s’apprête à prendre un arrêté préoccupant ; le texte prévoit des dérogations aux conditions de diplômes ou d’expériences. Autrement dit : certains employés en crèche seront non qualifiés, et il me semble que s’occuper d’un bébé, ce n’est pas jouer à la poupée.

J’assume ma pensée. Le care (le « soin ») doit coûter de l’argent. Je ne dis pas que c’est outrageusement risqué de mettre son enfant en crèche ; nous prenons tous des risques dans la vie. Je veux simplement que les parents fassent un choix en âme et conscience. Trop longtemps, je n’ai pas voulu décourager mes patients et ils me l’ont reproché. J’aurais pu leur dire, j’aurais dû leur dire, et je fais mon mea-culpa ici.

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